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Elle se tenait au centre de l’arène, seule, face
aux deux trônes.
Ares se leva, et s’approcha.
Surplombant l’aire de combat, il tendit la main vers
elle.
La Lionne Noire, l’Amazone, lui tendit sa main en
retour, et se mit à chanter.
Une voix à la fois forte et voluptueuse résonna dans
tout l’endroit, et la marque sur son front se mit à luire
intensément.
Sa voix se fit bientôt plus grave, et le rythme du
chant se ralentit. On y sentait de la tristesse, et la fierté
d’un orgueil blessé. Ares joignit alors sa voix à celle de la
femme Berserker. On sentait toujours la même puissance retenue,
la même noblesse dans sa voix…
La Rune d’Ares s’illumina tout d’un coup, avant
de s’effacer, baignée dans une grande colonne d’énergie écarlate.
Frappant le ciel, cette colonne illumina les cieux sombres un bref
instant, avant de disparaître en un éclair, laissant la lune
pale au milieu d’un ciel d’une sombre noirceur.
La Lionne Noire s’agenouilla, dans un dernier geste
de respect. La Rune sur son front avait disparu. Le silence autour
d’elle était élogieux.
Elle se retira alors, dans l’ombre d’où elle était
venue.
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Shina, cernée par les siens, fut portée en triomphe.
Elle était la première, la première à avoir vaincu !
Le cœur de tous les Chevaliers s’était enthousiasmé pour
elle, et sa victoire brillait de mille feux.
Elle avait réussi !
Elle regarda autour d’elle, cherchant Marine qui lui
avait fait comprendre comment vaincre la Lionne. Le Chevalier de
l’Aigle était assise à l’écart, la mine dubitative.
Shina vint à sa rencontre. Elle se rendit compte à
voir son visage grave que quelque chose n’allait pas. Entendant
sa voix, et ce qu’elle avait à lui dire, un malaise étrange
l’envahit à son tour.
Ce n’était pas Marine qui avait trouvé comment
vaincre l’Amazone. C’était le Berserker qu’on nommait Stratège
qui le lui avait fait deviner…
Tout cela était trop étrange pour ne pas retenir
leur attention. Elles allaient en parler aux autres quand un grand
bruit accueillit le début du prochain duel.
Jabu était déjà sur l’arène, son regard plein de
confiance.
Face à lui s’avança le
Duelliste, dans sa fine armure écarlate…
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Un souffle de vent parcourut la plaine dévastée qui
faisait autrefois la gloire des paysages de la région. Il ferait
bientôt jour, mais la lueur de l’aube ne percerait pas la
couche épaisse de poussière qui engloutissait toute la zone. Le
ciel, assombri dernièrement donc par les éruptions consécutives
du Kilimandjaro, fut traversé d’un tremblement, alors qu’une
lueur rouge pointa à travers la couche de poussière, frappant
soudain le sol calciné et encore parcouru de rivières de lave.
Il n’y avait plus un seul être vivant dans la région,
tous les animaux avaient fui, ou étaient morts dans ce décor
infernal. La Nature semblait morte, ou plutôt victime d’elle-même…
La colonne de lumière écarlate grossit peu à peu,
au centre de la plaine noire et déserte. Un éclat de lumière
soudain en jaillit, et la colonne explosa, couvrant en un instant
toute la zone jusqu’à l’horizon, repoussant la poussière
grise et étouffante. Un souffle rouge parcourut l’endroit dans
toutes les directions, et là où il passa, des miracles se
produisirent, les uns après les autres.
Des plantes se mirent à germer, lentement d’abord,
puis de plus en plus vite, devenant arbres, puis forêt. Une vaste
savane verdoyante s’étala bientôt au pied du volcan, que la
lueur de l’aube frappa doucement, d’un éclat depuis longtemps
oublié.
Puis, écarquillant les yeux de surprise, des animaux
se réveillèrent, dans un endroit devenu paradisiaque. Fauves et
troupeaux se partagèrent alors la vision d’un monde nouveau,
baigné de lumière, un monde généreux, comme peut l’être la
Nature elle-même…
La petite fille se frotta les yeux, s’éveillant de
ce qu’elle retiendrait comme un rêve long et profond. La jeune
Nunni se souvenait d’un énorme nuage sombre qui dévalait la
grande montagne qui dominait les terres de sa tribu, avalant tout
sur son passage. Elle se souvint de l’atroce sensation d’être
à la fois brûlée vive et étouffée, mais la douleur fut brève,
puis après cela, plus rien.
Elle contempla, émerveillée, l’incroyable vision
que constituait désormais la plaine où elle habitait, éclairée
par l’aube naissante. La savane était verdoyante, comme à la
sortie de la saison des pluies, et il y avait plus d’animaux
qu’elle n’en avait jamais vu. C’était magnifique, et
sublime.
Elle se tourna, et vit son village, d’où jaillirent
tous ceux qu’elle connaissait.
Elle leva les yeux au ciel, observant la portion de
nuit clairsemée d’étoiles en train de disparaître. C’est
alors qu’elle la vit.
Une grande lionne, fière et farouche, trônait dans
le ciel, semblant veiller calmement sur son pays. Une grande
Lionne au pelage sombre comme la nuit…
Puis, peu à peu, elle
disparut, alors qu’un beau soleil éclaira la plaine
renaissante.
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